Les chauves-souris

Avec sa topographie, sa mosaïque d'habitat (prairies, forêts et ripisylves), le Val d'Argens est un site pouvant abriter de nombreuses espèces différentes de chauves-souris. Elles vivent notamment dans des gites bâtis, des vieux arbres, des cavités mais aussi des ouvrages routiers comme les ponts.

Historique

Avant la phase de terrain, qui permet l'identification des espèces de chauves-souris présentes sur le périmètre du Val d'Argens, 8 espèces ont été identifiées comme d'intérêt communautaire : le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le Petit Murin (Myotis blythii), le Grand Murin (Myotys myotis), le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii), le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), le Murin de Bechstein (Myotis bechsteini) et le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi).

Phase de terrain pour le Doucument d'Objectif du site Natura 2000 "Val Argens"

l'étude des chiroptères du Val Argens réalisées en 2009 a permis de contacter 2 espèces différentes. Cette diversité est très importante puisque cela représente près des 2/3 de la faune chiroptérologique française (29 espèces sont présentes en région PACA, 33 en France). A titre de comparaison, le site Natura 2000 de la Sainte Victoire, très riche en chiroptères, abrite 19 espèces. Le Val d'Argens fait donc partie des sites Natura 2000 les plus riches de Provence.

Trois nouvelles espèces ont été contactées sur le site à l'occasion des investigations de 2009 : la Noctule commune (Nyctalus noctula), la Grande Noctule (Nyctalus lasiopterus) et la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus). A l'inverse, le Grand Murin (Myotis myotis) n'a pas été observé en 2009 bien que l'espèce soit signalée dans le F.S.D du site.

Huit espèces inscrites en Annexe II de la Directive Habitats ont été confirmées à travers l'inventaire réalisé en 2009 :

Le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)
Le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum)
Le Petit Murin (Myotis blythii)
Le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii)
Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus)
Le Murin de Bechstein (Myotis bechsteini)
Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi).
La Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus)

Deux autres espèces inscrites en Annexe II de cette même Directive sont fortement pressenties mais n'ont pas été clairement contactées sur ce site lors des prospections de 2009 : le Grand Murin (Myotis myotis) et du Rhinolophe Euryale (Rhinolophus euryale). Ces espèces ont donc été classé dans la catégorie "présence potentielle" sur ce site.

Deux espèces importantes

- le Murin de Bechstein : espèce très rare et dont le site abrite la 2e colonie de reproduction en PACA ce qui représente un enjeu majeur.

- le Murin de Capaccini : dont l'état de conservation en France est critique. Les individus contactés appartiennent très certainement à la population de l'Argens (gîte de reproduction à Vidauban, plus importante colonie française) ou des gorges de la Siagne qui présente des caractères génétiques propres.

L'une des missions principales de la structure animatrice est d'assurer le suivi scientifique de ces deux populations de chauves-souris.

1 - Le Murin de Bechstein

Le Murin de Bechstein ou Vespertillon de Bechstein est une espèce de chauve-souris de taille moyenne, aux oreilles très longues et larges.

Cette chauve-souris aux longues oreilles caractéristiques est très rare en région PACA. L'espèce présente de très faibles densités, de plus, elle est difficile à étudier.

Cette espèce est généralement attachée aux vieilles forêts, lui offrant des arbres pourvus de cavités naturelles, qu'elle met à profit aussi bien pour se reposer lors de la chasse que pour établir son gîte. L'espèce est considérée comme vulnérable en France.

2 - Le Murin de Capaccini

Le Murin de Capaccini ou Vespertilion de Capaccini est l'espèce européenne qui, proportionnellement au corps, possède les plus grands pieds. Ceux-ci sont munis de longues griffes et de soies.

La biologie de cette espèce vulnérable reste encore très méconnue à ce jour. Le Murin de Capaccini peut cependant parcourir près de 70 km aller-retour pour chasser.

En France, l'espèce se limite aux départements du pourtour méditerranéen, du piémont Alpin et de la basse vallée du Rhône. La région PACA accueille les plus importantes populations au niveau national, même s'il semble que sa population ait pratiquement disparue dans les Bouches-du-Rhône et dans les Alpes-Maritimes.

Le Var a donc un fort enjeu de préservation de cette espèce. Par ailleurs, le statut du Murin de Capaccini confère au site Natura 2000 "Val Argens" un intérêt européen.

Le saviez-vous ?

Les chauves-souris font partie de l'ordre des chiroptères. Ce sont des espèces très importantes dans la chaine écologique. En effet, à l'heure où les hirondelles cessent leur bal, elles s'éveillent et prennent le relais. Bien qu'elle ne soit pas bien grosse (3,5 à 76 g pour une envergure de 18 à 50 cm suivant l'espèce), une chauve-souris peut avaler un tiers de son poids en insectes au cours d'une nuit. Un Murin de Daubenton peut avaler 60 000 moustiques en une année soit près de 1,5 Kg. Elles participent ainsi à la régulation des populations d'insectes.

Elles ne cherchent ni à s'accrocher dans les cheveux des jeunes filles ni à sucer le sang du premier venu, tout cela n'est que légende ! Elles ne sont friandes que d'insectes !

Si une chauve-souris entre chez vous, éteignez la lumière et ouvrez la fenêtre, elle sortira sans peine.

Comment agir ?

- De juin à fin août, les interventions sur les gîtes à chauves-souris doivent être proscrites. En effet, les mères élèvent leurs uniques petits à cette période. Une intervention aurait des conséquences très graves sur la survie des mères et des bébés.

- Eviter l'utilisation de pesticides

- Conserver les vieux arbres

- Eviter l'éclairage nocturne des extérieurs autant que possible

- Installer des nichoirs spécifiques et adaptés sur les façades ou les arbres

- Utiliser des produits non toxiques pour traiter les charpentes