Le site Val d'Argens est un site essentiellement linéaire ayant pour fil conducteur le fleuve de l’Argens, long de 114 km qui présente un régime permanent, lent, avec des eaux froides. Ce fonctionnement contraste fortement avec les régimes torrentiels, qui caractérisent la plupart des cours d’eau de la région méditerranéenne.
Grâce à ces situations écologiques variées et à la qualité des milieux, de nombreuses espèces d’intérêt patrimoniales peuvent y effectuer leur cycle biologique.
Le site Val d’Argens longe le fleuve sur quasiment 98 kms depuis la limite communale amont de Châteauvert jusqu'à Roquebrune-sur-Argens (20 communes sont concernées par le périmètre). Le périmètre inclut une partie de certains affluents (la Ribeirote, la Cassole, la Bresque, l’Issole, l’Aille et l’Endre notamment) et des zones naturelles abritant des colonies de Chiroptères (chauve-souris). Au total, la surface du site recouvre 12 246 hectares.
Ce site a été retenu pour appartenir au réseau Natura 2000 puisqu’avant inventaire on estimait qu'il abritait 9 habitats et 24 espèces d’intérêt communautaire, effectivement ou potentiellement présentes. Après les inventaires réalisés dans le cadre de l'élaboration de ce DOCOB, on peut affirmer que 25 habitats et 18 espèces d'intérêt communautaires sont réellement présents sur ce site (à noter que certaines espèces comme l'Alose feinte, les lamproies marines et de rivière n'ont pas été recherchées et restent donc potentielles). Le site comprend notamment de belles formations de tufs, habitat prioritaire. Les forêts riveraines (les ripisylves) forment des forêts galeries qui présentent un bon état de conservation, ce qui est remarquable pour la région.
Le Val d'Argens présente notamment un fort intérêt pour la préservation des chauves-souris.
La qualité des milieux permet ainsi d’accueillir la colonie de reproduction la plus importante de France pour le Murin de Capaccini, ainsi que des colonies d'importance régionale pour le Minioptère de Schreibers et le Murin à oreilles échancrées.
L’Argens et ses affluents abritent diverses espèces aquatiques, dont certains poissons d'intérêt communautaire comme le Barbeau méridional et le Blageon. La Cistude d’Europe est également présente sur certains secteurs.
L’Agrion de mercure, une libellule en danger, affectionne les milieux ouverts en bordure du cours d’eau. Sa présence indique une bonne qualité de l’eau car l’espèce est sensible à la pollution ainsi qu’aux perturbations liées à la structure de son habitat. Les larves du Lucane cerf-volant et du Grand capricorne (coléoptères) préfèrent se nourrir de vieux arbres.
Les principales menaces qui pèsent sur le territoire sont liées à la modification ou à l’abandon des pratiques agricoles traditionnelles, ce qui entraîne la fermeture des milieux que sont les pelouses ou un assèchement dans le cas des prairies humides. La conservation de la diversité biologique est, dans ce cas, étroitement liée à l’action de l’homme. L’objectif de Natura 2000 est d’encourager les activités humaines favorables à la biodiversité.